Roadtrip à deux en Colombie : le premier d’une longue série


roadtrip sac à dos globe-trotters Colombie les gens du voyage

Après presque deux ans passés ensemble, des weekends à visiter la France et l’Europe, c’est sur la Colombie que notre choix de premier long voyage en couple s’est porté. J’avais visité Cuba l’année passée, Saïd souhaitait découvrir une culture d’Amérique latine. Destination peu connue et encore instable dans certaines zones, c’est pourtant grâce une amie et une collègue toutes les deux colombiennes (et rassurantes) que nous avons sauté le pas. Et sans jamais le regretter.
Nous voilà donc en août 2017, armés de notre Lonely Planet et légèrement angoissés à l’idée de passer quinze jours en en tête-à-tête, dans un pays dont nous ne parlions même pas la langue (ce qui, on s’en doute, a créé beaucoup de frustration).
Sans rentrer dans tous les détails de ce périple, je partage un résumé de chaque étape du voyage. Ces étapes suivent notre itinéraire. Comme beaucoup de personnes, ces quinze jours en août représentaient notre GROS voyage annuel. On l’a donc pensé de façon à découvrir un maximum de paysages et d’ambiances différents : ville (économique, festive, culturelle), jungle, village en montagne, île paradisiaque. Tout y était.

Bogotá

Mes amies m’avaient dit : si tu peux y passer le moins de temps possible, fais-le. Elles avaient raison. Située à plus de 2600 mètres d’altitude, Bogotá m’a impressionnée car c’était la première fois que je voyais une capitale si immense, avec ses gratte-ciels à l’américaine, nichée au beau milieu d’une chaîne de montagnes. Nous y avons passé notre première nuit et notre dernière, au Fulano Backpackers (auberge de jeunesse que je ne recommande pas forcément et entourée de fils barbelés, une première aussi) et à l’hôtel Tequendama (hôtel plus luxe, pour terminer ce trip sur une note très confortable). En dehors de sa situation géographique, Bogotá n’a rien d’incroyable. Elle regorge bien évidemment de bars et restaurants très sympathiques et d’un joli petit centre historique (la Candelaria) mais d’une rue à l’autre, tout peut basculer. Je crois qu’à aucun moment nous ne nous sommes sentis vraiment en sécurité.
Coups de cœur (malgré tout) : le cerro de Montserrate qui offre une vue époustouflante sur la capitale et le museo Botero, où admirer les portraits tout en rondeur du célèbre peintre et sculpteur colombien. 

Medellín

Jour 2, on repart directement à l’aéroport pour notre vol à destination de Medellín. L’atmosphère y est plus douce, plus joyeuse même si cette ville reste la deuxième plus peuplée du pays. Elle est bouillonnante en tous points. Nous y sommes restés quatre nuits et avons choisi un hôtel design (Art Hotel Boutique) en plein cœur du quartier animé. Une merveilleuse expérience accentuée par un rooftop à couper le souffle. Medellín est située dans une région remplie de plantations de café, de fermes de fleurs et de forêts. Elle offre de nombreuses possibilités pour les globe-trotters.
Coups de cœur : ses excellents restaurants et le cerro Nutibara. Une petite ascension qui mène à un village ultra kitsch. En marchant plus loin vers la plate-forme, on peut admirer une jolie vue sur la métropole. Mais ce qui est frappant, ce sont ces centaines de colombiens, locaux ou non, qui viennent faire du cerf-volant. Une passion partagée en famille, entre amis. Un spectacle étonnant qui m’a beaucoup rappelé les jeunes indiens sur les toits des immeubles à New-Delhi.  

Guatapé

Pour passer notre quatrième jour, nous avons fait l’aller-retour en bus jusqu’à Guatapé, un village pittoresque et coloré situé à environ deux heures de route de Medellin. Coup de cœur à lui tout seul, ce joyeux arc-en-ciel est notamment connu pour la Piedra del Peñol, un monolithe de granit qui se dresse à 200 mètres de haut. On accède au sommet par un escalier de briques de 659 marches. L’ascension est périlleuse et sportive mais la vue vaut vraiment le coup : des lacs qui s’étendent au milieu de montagnes verdoyantes. 
Nous avions un peu de temps avant notre retour et le village étant petit, nous avons trouvé un spot sur le lac. On a également loué pendant une heure un petit bateau à moteur pour faire le tour et découvrir des petites îles. C’est aussi là que se trouve une ancienne villa de Pablo Escobar, que nous n'avons pas visitée.

Santa Marta

Changement de décor après un vol interne qui nous transporte pour deux nuits à Santa Marta, sur la côte caribéenne. Une pause festive mais loin d’être la meilleure ville du pays. Elle est cependant très bien située, bien desservie et permet de graviter sur des sites exceptionnels. Elle dispose d’un vaste choix d’hébergements, nous avons opté pour une auberge de jeunesse (style colonial) avec chambre privée et petit rooftop disposant de deux piscines et d’un bar (Masaya hostel).

De Santa Marta on a surtout retenu notre journée découverte du Parque Nacional Natural (PNN) Tayrona, situé à une trentaine de kilomètres. Une journée unique dans cet écrin de verdure qui mène à des plages de sable blanc époustouflantes. Bien sûr, il faut s’attendre à une longue marche dans la jungle pour parvenir à ces spots paradisiaques, ainsi qu’une humidité presque totale mais le jeu en vaut vraiment la chandelle. Tayrona a été l’une de nos trois plus belles découvertes colombiennes. Attention toutefois à ne pas commettre la même erreur que nous. Malgré les conseils donnés à l’entrée, nous avons sous-estimé notre trajet de retour (en rejoignant des plages lointaines). La nuit était quasi tombée dans cette jungle lorsque nous sommes arrivés pour prendre le dernier bus…

Minca

Minca était une volonté de Saïd. Il souhaitait passer deux jours dans un coin plus isolé, en montagne. Perchée à 600 mètres d’altitude, Minca est réputée pour être une étape de globe-trotters qui veulent se ressourcer quelques jours. Un état d’esprit complètement retrouvé, notamment dans notre auberge de jeunesse Casa Loma, où tout est ouvert, paisible. Une ambiance très hippie y règne. Nous avons dormi dans une sorte de cabane complètement ouverte qui donnait sur une terrasse avec pour seul vis-à-vis la forêt luxuriante et les animaux de passage…

Minca nous a permis de randonner et de découvrir de jolies cascades et des coins plus sauvages.

Carthagène des Indes

Cartagena, la resplendissante, la reine de la côte caribéenne, a été notre plus belle découverte en termes de ville coloniale. Elle rivalise aujourd’hui avec Cuzco, au Pérou, également déconcertante par sa beauté. A Carthagène il faut flâner, se laisser porter et non visiter. Ses rues pavées, ses balcons fleuris, ses églises et ses places ombragées nous ont conquis. Chaque édifice est bourré de charme, chargé d’histoire.

Nous dormions d’ailleurs dans l’un d’entre eux : le Be Lounge Hostel, en plein cœur de la ville.

Isla Mucura

Nous avons quitté Cartagena pour deux nuits, pour mieux y retourner. Nous avons rejoint l’hôtel Punta Faro (all-inclusive uniquement), situé sur l’isla Mucura, au cœur des caraïbes. Un petit coin de paradis, luxueux, privé, éco-responsable, qui représentait pour nous notre moment 100% chill du voyage. Au programme : plongée (manque de chance car la mer avait bien bougé le matin même et nous n’avons vu rien vu), excursion et bain nocturne dans un lac de plancton phosphorescent, paddle, massage… Bref, le rêve, malgré une météo un peu capricieuse.

Après une dernière nuit passée à Carthagène puis à Bogota, nous avons retrouvé notre capitale française et sommes revenus enchantés par les paysages de la côte caribéenne et plus sceptiques sur les métropoles.

 ------------

Budget / personne pour 15 jours en plein mois d’août : environ 2000 euros (nous avons pris nos billets d’avion tardivement. Ils représentaient donc plus de la moitié du budget). Nous avons voyagé uniquement en vols internes et en bus locaux.

 ------------

A cette époque, l’idée d’un tour du monde en couple n’en était qu’à ses prémices. La Colombie a certainement ouvert les portes à ce qui a été l’une de nos plus belles parenthèses de vie. Elle nous a conforté dans l’idée que nous pouvions passer plus de 12 jours en tête-à-tête en ayant toujours des choses à se raconter, en se marrant, en fonctionnant de la même façon, en s’adaptant aux envies de l’autre. Ce voyage nous a également poussé à nous inscrire à des cours d’espagnol un an plus tard. Il a déterminé notre envie d’en voir plus sur ce continent et nous a permis de démarrer notre aventure au Chili, en Bolivie puis au Pérou. D’autres destinations tout aussi folles qui sont une belle source d’inspiration pour de futurs posts…